Le Padda de Java :
Identification : Le front, la partie supérieure des lores, la capuchon et la nuque sont noirs. La partie inférieure des lores, les joues et les couvertures auriculaires sont d'un blanc pur, soulignées par une fine ligne noire qui longe le menton et les côtés du cou. Le manteau, le dos, les scapulaires et le croupion sont gris bleuâtre clair, devenant noirâtre sur les couvertures sus-caudales. La queue, graduée et arrondie à son extrémité, est noire. Toute les couvertures alaires ont une couleur semblable aux scapulaires alors que les plumes de vol sont légèrement plus sombres ou plus gris-ardoise. Le menton et les côtés de la partie supérieure de la gorge sont noirs. La gorge, la poitrine et la partie haute du ventre présentent un ensemble gris pâle qui forme un contraste saisissant avec le reste du ventre, les flancs et la zone anale rose clair ou rose-mauve pâle. La partie basse des flancs et le dessous de la queue sont blanc-crème. Le bec, large et évasé à la base, affiche une couleur rose foncé ou rose-corail avec du blanc sur la pointe et sur la tranche qui sépare les deux mandibules. Les pattes et les pieds affichent une teinte rose foncé ou rose-chair.
Le juvénile est généralement chamois-brun pâle avec une face chamois rosâtre et un capuchon gris foncé. Le dessus est chamois-brun pâle avec des bordures brunes plus foncées ou plus chaudes sur les couvertures alaires, les secondaires et les tertiaires gris pâle. Le menton et la gorge sont blanchâtres, virant au chamois clair sur la poitrine. La partie inférieure de la poitrine et le ventre affichent une teinte chamois jaunâtre. Le bec, moins massif que chez les adultes, est noir avec une tache rose à la base des deux mandibules.
Chant : Le cri de contact est un 'tup', 'tluk' ou 'chluk' liquide. Le cri d'alarme est une version plus âpre et plus stridente du cri de contact. Le chant est une série de notes sonnantes qui se poursuit par un trille et des notes gloussantes et se termine par un long sifflement métallique trainant 'wiiiii'. Le mâle peut précéder ce chant par un cliquètement du bec.
Habitat : Cet oiseau est peu abondant ou rare à l'intérieur de son aire traditionnelle de Java et de Bali. Dans son habitat naturel, il préfère les plaines, les prairies et les zones boisées ouvertes avec herbes et broussailles. On le trouve également à la lisière des zones cultivées, dans les jardins et à la périphérie des villes. En altitude, il peut évoluer jusqu'à 1500 m. L'aire originale du padda se situe à Java et dans les îles voisines de Bali et de Kangean. Le succès de cet oiseau de cage et de volière fait qu'il a été exporté avec succès dans de nombreuses parties du monde.
Selon certains scientifiques, cette espèce est également présente dans le sud de Sumatra, dans les îles adjacentes et à Bornéo, mais en petites colonies qui semblent sur le déclin. Ailleurs en Indonésie, elle est établie à Lombok et certaines populations semblent occuper des positions mal assurées à Sulawesi, aux Moluques et dans les petites îles de la Sonde.
Comportements : Les grands rassemblements ne se forment et ne deviennent importants qu'au moment de la récolte du riz lorsque les oiseaux sont capables de consommer une quantité considérable de graines en un laps de temps assez réduit. Contrairement au capucin à damier qui possède une plus petite taille et un plumage plus mimétique, les paddas de Java sont facilement visibles et observables. Dans la soirée, les troupes se réunissent dans les grands arbres ou sur le toit des maisons pendant au moins une demi-heure avant de s'envoler en direction des lieux de repos, égayant les lieux de leurs conversations composées de notes variées. Les bandes ne produisent pas un effet d'unité, effectuent un vol ondulé ou tire-bouchonné, chaque individu suivant sa propre trajectoire.
On connaît au moins trois situations au cours desquelles le padda de Java effectue une parade : lorsqu'il est en compétition avec un congénère pour l'acquisition d'un site de nidification, lorsqu'il essaie de séduire une partenaire (parade de salutation) ou lorsqu'il défend son nid face à un intrus (parade de menace). Les paddas de Java aiment se lisser mutuellement les plumes et se blottir les uns contre les autres. Chez cet oiseau, ce dernier instinct est particulièrement fort..
Nidification : Dans leur aire normale de distribution, la période de reproduction intervient entre le mois de février et le mois d'août, l'activité la plus intense se déroulant entre avril et mai. Les paddas de Java construisent généralement un nid trappu de forme ovale ou sphérique avec des herbes, des fibres végétales et de fines lamelles. Ce dernier possède une entrée latérale et sa taille varie considérablement en fonction de l'endroit où il est situé. Les oiseaux qui recherchent un site pour nicher inspectent avec beaucoup d'attention et choisissent volontiers un trou déjà effectué dans le tronc d'un arbre ou une cavité qui leur convient sous l'avant-toit d'une habitation à l'intérieur d'un village. Dans les endroits éloignés des constructions, le nid est placé dans les buissons ou au sommet des arbres, plus particulièrement dans la pliure des feuilles situées dans la couronne de certains palmiers. Le mâle remplit le rôle de maître-architecte, collectant la plupart des matériaux et assemblant la structure principale. La femelle s'occupe de l'aménagement intérieur. Le couple se charge en commun des dernières finitions et garnit le fond de fines fibres. La ponte est composée de 3 à 8 oeufs blancs de forme ovale avec une extrémité plus large que l'autre.
Les deux partenaires se relaient à tour de rôle pour couver pendant la journée. L'un reste à l'intérieur du nid pendant que l'autre sort pour se nourrir. Cependant, pendant la nuit, la femelle couve seule. L'incubation dure 13 ou 14 jours et les jeunes prennent leur envol à peu près trois semaines après l'éclosion. Les petits nouvellement éclos sont nus avec une faible quantité de duvet et ils ont une peau de couleur sombre. Les oisillons commencent à picorer précocément et ils sont sevrés au bout de deux semaines. Néanmoins, ils continuent à solliciter leur nourriture pendant encore trois semaines et parfois plus.
Régime : Lorsque les grains de riz murissent, les paddas se rassemblent en larges bandes qui s'abattent sur les cultures et sont capables de leur occasionner de grands dégâts, ce qui amène les agricullteurs à les considérer comme de véritables fléaux et à les persécuter. A d'autres moments de l'année, ils recherchent leur nourriture en petits groupes ou en couples. Néanmoins, l'espèce ne s'en tient pas à cette seule ressource et est parfaitement adaptée à se nourrir d'une grande variété de petites graines provenant d'herbes ou de plantes fleurissantes telles que le sorgho bicolore, le lantanier mille-fleurs, la passiflore ou le bambou auxquels viennent s'ajouter quelques insectes. En effet, dans les régions où les récoltes de riz n'ont lieu qu'une fois par an, le padda doit trouver d'autres variétés de graines pour subsister pendant les autres nombreux mois de l'année. Même si ces dernières sont loin d'être aussi courantes, elles sont en fait souvent plus appréciées. Les insectes, les graines de bambous, les graines et les fruits provenant des zones en friche sont consommés pendant la saison des pluies dans les régions où il n'y a pas de riziculture ou après la récolte dans les régions où cette culture est pratiquée.