Dalida , 25 ans déjà ...
C’était le 3 mai 1987. Dans son appartement de Montmartre, Dalida se donnait la mort en avalant des barbituriques. Mettant un terme, à l’âge de 54 ans, à plus de trente ans d’une carrière époustouflante. A l’occasion des vingt-cinq ans de sa disparition, plusieurs chaînes proposent des hommages : demain à 20h35, France 3 diffusera ainsi une émission passionnante, qui regorge d’images inédites.
De nouveaux CD, DVD et livres paraissent également ces jours-ci. Mais que reste-t-il aujourd’hui de la flamboyante chanteuse de « Bambino »?
Des dizaines de tubes. « Dalida a été la première chanteuse à obtenir un disque d’or, puis un disque de platine et enfin un disque de diamant (NDLR, 1 million à l’époque) », souligne son frère Orlando, qui gère désormais son œuvre. Selon lui, la chanteuse a vendu « 125 millions de disques de son vivant et près de 8 millions depuis ». Aujourd’hui, les tubes festifs ou dramatiques de Dalida (« J’attendrai », « Pour ne pas vivre seul », « Fini la comédie », « Mourir sur scène »…) font toujours vibrer les dancefloors… Comme les BO des films, de « Mina Tanenbaum » (« Il venait d’avoir 18 ans ») à « OSS 117 » (« Bambino »). « Je n’arrête pas de signer des autorisations pour le cinéma! », assure Orlando.
D’innombrables reprises. « Depuis vingt-cinq ans, il y a des chanteurs de toutes les générations qui reprennent ses chansons », souligne Orlando, qui vient de sortir un double album avec un CD de reprises (« Depuis qu’elle est partie »). Tandis que Lara Fabian chante en concert « Il venait d’avoir 18 ans », la jeune Amel Bent a ému plusieurs fois les plateaux télé avec « A ma manière », tandis que Julien Doré avait fait sensation dans « Nouvelle Star » en reprenant « Mourir sur scène », debout sur un piano. Même le groupe d’electro-rock branché Shaka Ponk a récemment chanté ce titre dans « Taratata ».
L’inventrice du glamour. « Dalida a été la première à porter des robes à paillettes, fendues jusqu’à la hanche… Alors qu’elle n’avait plus 18 ans », note Orlando, qui rappelle en souriant qu’« elle a été élevée chez les bonnes sœurs ». « Tous les couturiers étaient ravis de lui prêter des robes : elle était un porte-drapeau de l’élégance de Paris. » Sa robe fourreau blanche signée Balmain restera dans les annales. « Elle a presque inventé le mot glamour », affirme le couturier Jean-Claude Jitrois, sur France 3.
Une tragédienne. Sa vie a été jalonnée de drames. A l’âge de 10 mois, un médecin lui bande les yeux pour soigner une infection : Dalida en conservera un strabisme qui la complexera toute sa vie, elle qui fut pourtant élue Miss Egypte à 21 ans et devint une femme sublime. Celle qui perdit son père à 12 ans vit ensuite trois des hommes de sa vie se donner la mort. Elle découvrit elle-même le corps du premier, le chanteur Luigi Tenco, qui s’est tiré une balle dans la tête en 1967. La même année, enceinte d’un étudiant de 18 ans, elle avortera en Italie et deviendra stérile. Tous ces drames ont, malgré elle, donné une profondeur particulière à ses chansons. Jusqu’à son suicide dans sa maison de Montmartre. « Je veux choisir ma mort aussi », clamait-elle dans « Mourir sur scène »…
Une icône dans le monde entier. Si Dalida est une légende à Montmartre, où une statue lui est dédiée, elle est également connue dans le monde entier. « Chaque année, il y a des comédies musicales qui se montent dans le monde autour de Dalida, raconte Orlando. Et je ne compte pas les restaurants ou les salons de coiffure qui portent son nom… »
Bientôt un film? Après les biopics sur Piaf, Gainsbourg ou Cloclo, un long-métrage est en préparation sur Dalida. Avec Nadia Farès (« les Rivières pourpres », « Nid de guêpes »…) dans le rôle-titre, ce film devrait être réalisé par Mabrouk el-Mechri (« JCVD », « Sans issue »…), et être tournée en France et en Italie début 2013.